Qui suis-je ? #2

À 35 ans, on m’a détecté un cancer du côlon. Ou plutôt, un adénocarcinome (un polype cancéreux, quoi) de haut grade dans le côlon. C’est un vieux monsieur, gastro-entérologue de métier, qui m’a sauvé la vie. Il m’a prise au sérieux quand je lui ai parlé de mes douleurs et de mes saignements. C’est le seul. « Non mais arrêtez, vous avez 35 ans, vous ne craignez rien ! ». Ou encore : « C’est dans votre tête, vous êtes trop jeune ! » Ça, je l’ai entendu de la part d’au moins trois médecins. Et ce vieux monsieur, lui, m’a écoutée, entendue et examinée comme il le fallait.

Et puis un jour, après une coloscopie, il m’a dit : « vous avez un polype dégénéré, il faut l’enlever rapidement. Je n’ai pas pu le faire, il est trop gros. Ne tardez pas. » Un mois plus tard, je repassais sur le billard pour me le faire enlever. S’il ne m’avait pas prise au sérieux et poussée à faire cette intervention aussi vite, je ne serais plus là pour vous en parler…

Et là, vous vous dites peut-être « Mais je ne savais pas ! » Non, effectivement, je n’en parle que très peu.

Ou encore « Oh la pauvre ! » Et là, vous vous trompez !

Cet « incident » m’a fait prendre conscience de tout un tas de choses, et notamment de l’importance de s’écouter, d’écouter son corps, de prendre soin de lui.